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vendredi, août 26, 2005

Message d'abscence

En raison des vacances de Son Altesse Satanissime, le present blog ne sera pas mis a jour avant quelques jours.

Et puis avec un clavier qwerty comptez pas sur moi pour vous pondre les 3 pages habituelles de texte.

En attendant je vous invite a aller faire un saut sur un annuaire completement fou ou bien encore sur les blogs de Totalement cretin et de Tsuki.

A bientot pour des aventures extraordinaires !

jeudi, août 18, 2005

On a le droit de ne pas se lever quand c'est comme ça ?

La journée devait être chargée, c'était prévu et convenu ainsi avec le destin. Pour y faire face, c'est simple, il suffit de s'or-ga-ni-ser et de se préparer à l'avance.

7H25 – Lancement du réveil malin
Bonjour votre Altesse,
Il est 7 heures et 25 minutes.
La température extérieure est de 17°
La température intérieure est de 32°
Vous avez 4 heures de sommeil dans le sang,
et votre taux de pénétration de la tête dans le cul est de 72%

Vache !
Bon, surtout ne pas paniquer. Je peux très bien m'en sortir quand même. L'essentiel est de ne pas se rendor...

8H – Lancement de la radio
Salut bande de fions, vous écoutez Virgin FM, la radio qui passe en boucle des chansons Virgin et EMI. Tout de suite, les White Stripes, avec leur tube tout nouveau qui date d'il y a un an !

Et merde, je me suis rendormi, un mercredi matin de surcroît, jour où nous avons notre sacro-sainte réunion hebdomadaire à 9 heures précises et à laquelle nous ne manquons jamais.

Bon, la même programmation musicale je la connais, c'est la même que hier, comme toutes les semaines. (Au début je croyais être le héros du film "Un jour sans fin", puis en discutant j'ai appris que c'est la station radio qui ne se foulait pas).

Bon, ok, je met habituellement plus d'une heure pour me préparer, heureusement que j'habite à côté du boulot (faut bien des avantages), mais je peux m'arranger.

Ah zut, pourquoi mon corps va au ralenti ?
Ah oui, le sommeil, repos, tout ça.

Bon, ça ne fait rien, je vais puiser dans mes ressources de motivation professionnelle.
Vide

Bon, on va aller voir dans mes stocks énergies sports et activités physique hors procréation
Inexistantes

Fichtre, c'est pas vrai, doit bien y avoir un minimum d'énergie vitale cachée quelque part dans ce foutu corps.
...

Tant pis, une madeleine, un litre de café et hop, on part sur les étapes suivantes.

Rasage, nettoyage de peau, douche, acupuncture, vaporisation déodorant et parfum, arrosage des plantes. Les toilettes, ça attendra, il y en a au boulot.

Je sors en courant.

Je rentre en courant.

Il me semblais bien que j'avais oublié quelque-chose.
Caleçons, chaussettes, T-shirt de beau-gosse, chaussures, blousons, cette fois c'est parti.

Un petit sprint (32 mètres , ok, c'est pas beaucoup, mais je tenais à souligner l'effort), une marche forcée, j'arrive malgré tout à l'heure presque souhaitée.

Je reprend mon souffle, désembue mes lunettes et m'éponge le front avec ma manche à plusieurs reprises avant de pouvoir enfin parler avec ma voix écorchée après une nuit passée à tousser.

"On commence la réunion ?"
"Non, la directrice de création n'est pas là et on est que trois en Business Modelling alors on fait pas"
(FUCK)
"Bon, bein, vais me boire un petit verre d'eau alors, historie de me désaltérer."
"Tu peux pas, il n'y a plus d'eau, les canalisations ont pété dans la nuit."
"Ah, dans ce cas je vais boire un café, historie d'être un peu mieux éveillé."
"Non plus, il n'y a plus d'eau du tout je t'ai dit."
"Ca va, j'ai compris. Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai une envie pressente, je vais aux toilettes..."
"Y A PLUS D'EAU ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! "
...
"Je vais aller bosser ?"

Là comme par hasard pour ça la coupure d'eau ne gêne nullement.
Je m'assois à mon poste, assoiffé, fatigué, autre, et commence à tousser, ouvrir ma session, tousser, lancer mes mails pro et persos, tousser et commence enfin à bosser (tout en toussant).

Ma collègue "T'es malade ? T'as vu un docteur ? Non ? ce n'est pas bien ! Il faut que t'aille voir un docteur ! Quoi la pharmacie direct ? Pour que t'ai un sirop qui te soulage trois jours et après tu recommences à tousser ? Pas question ! Quoi un grog bien chaud le soir ? Pour t'enivrer comme un vieux soûlard ? A ton âge ? Non, tu dois aller voir un dorcteur !"

"ouais ouais, je vais voir ça..."

Elles sont incroyables les filles. T'essayes de faire connaissance avec histoire d'en faire ta petite amie, ta maîtresse ou ton esclave sexuelle, et au final tu te retrouves avec une maman, une grande soeur, ou pire encore, une amie ;)

après une heure de toussotage intempestif, arrive enfin la DC de la boite.
"Oh my fucking god licking my gran' balls, Your Altesse, you're loocking shitting mofo sick !" (Ce qui en français pourrais se traduire par "Saperlipopette, votre apparence physique laisse présager d'un état maladif")

J'en déduis que ma tête me permettrait de récolter de nombreux bonbons à Halloween mais pas d'augmenter mon crédit de respectabilité auprès des nombreuses équipes à brieffer.

La matinée avance tranquillement, moi entre deux éclats de toux pour guetter une éventuelle réparation de la fuite d'eau, mais non toujours rien.

Petit tour par les mails persos
Nouveau mail : "Salut les mecs, désolé pour la sortie de ce soir, mais je ne pourrais pas venir, je suis bloqué à cause du boulot qu'on a sur l'adaptation en jeu vidéo de Questions pour un champion."

Et moi qui me plains quand je reste tard à cause de certaines masturbations intellectuelles sorties de "l'esprit de mes clients".
Réponse : "tant pis on n'a qu'à annuler et à reporter dans deux semaine"

Nouveau mail:" En plus tu as vu, le concert d'Eminem auquel on devait aller est annulé !"
Réponse "Et merde, va falloir se faire rembourser"

Encore un mail :"Dégoutté, je viens d'apprendre que..."
Hop, on appuie sur répondre sans al lire la suite : "STOP, je t'adore, mais pas aujourd'hui, je te propose de ne pas m'écrire de la journée, merci"

Non, la journée va être dure, faut pas m'énerver.
Arrive le jeune stagiaire pré ou post pubère à l'allure aussi dynamique que moi et dont les compétences frôlent le niveau de mon respect pour les clients :
"Ouais, j'ai pas bien compris ce que tu m'avais expliqué hier, avant-hier et la semaine dernière, tu pourrais me re-re-re-re-expliquer stp ?"

A ce moment quinte de toux ultra violente, je crache l'un de mes poumons sur le bureau et essaye péniblement de faire rentrer un peu d'air dans mon corps.
"T'es malade ?"
"Non non, mais j'aime bien faire semblant, je trouve ça amusant"
[réplique authentique de la journée]

Déjeuné au resto, l'occasion de faire enfin une pause pipi et d'ingurgiter eau et café.

L'après-midi commence, je cherche désespérément une prise téléphonique et une salle pour être tranquille pour la conférence téléphonique avec le client. Pas de pot, tout est pris, et avec le peu de téléphones restants, pas trop le choix. Tant pis, on va faire ça de mon poste.

Caca

"Hello everybody, Alors, de mon côté, il y a.... bein que moi en fait."
"Ok, de notre côté on est deux, et notre DSI va nous rejoindre pour le point hebdomadaire sur les projets en cours."

HORREUR ET DAMNATION ! ! ! ! ! ! !

Que je vous explique : ce type est un ingénieur qualité.

Qu'est ce qu'un ingénieur qualité ?
C'est un type qui a suivi la même formation qu'un ingénieur, à savoir un type doté d'une certaine connaissance et avec certaines aptitudes pouvant aider à répondre à des problématiques, mais qui a choisi au dernier moment de faire l'inverse, à savoir poser des problématiques. Et s'il y a déjà une problématique, l'ingénieur qualité se sent en devoir de l'amplifier à des proportions qui sont au-delà du raisonnable.

Quels sont les synonymes d'ingénieur qualité ?
Les plus courants sont les suivants :
Le chieur
gros con
L'autre naze qui casse les couilles
Le gros plein de soupe qui pose des questions chiantes

Pourquoi n'a-t-on pas le droit de tueur un ingénieur qualité (ou du moins de lui casser la gueule) ?
Parce que c'est interdit par la loi. Mais des amendements sont actuellement en cours pour autoriser certaines actions punitives lorsque la situation l'exige.


Voici quelques extraits de la conférence téléphonique avec les questions du DSI et en bleu les réponses que j'aurais du lui faire, mais n'étant qu'assistant chef de projet, je me dois de rester à ma placer et marmonner à la placer "pardon, pardon, je ne le ferais plus, promis".

Extrait 1
La cliente "Donc là vous êtes en période de recette du site chez vous ?"
Moi "Oui, et donc vendredi vous pouvez commencer à tester"
DSI "Le fait que vous soyez en train de tester de votre côté implique donc que ce que vous nous livrez fonctionnera du premier coup ?"
Moi :"Bein oui connard, d'habitude on te livres les développements sans tester, et si on voit des erreurs en tombant par hasard sur nos développements on en les corrige surtout pas".

Extrait 2
DSI : "On a toujours un problème sur les disques dur de nos serveurs, vous n'avez toujours rien fait pour résoudre le problème ?"
Moi : "Non, comme dit les deux dernières semaines, c'est notre directeur technique est actuellement en vacances et c'est lui qui se chargera de ça à son retour.
DSI : "Attendez, personne d'autre chez vous ne peut résoudre ce problème ? Il n'y a qu'une personne assez compétente pour aller résoudre le problème ? Et s'il se casse une jambe ? Et s'il tombe malade ? Et s'il se fait manger par un ours ? (Oh merde, de l'humour de DSI et je n'ai pas mon dictaphone !). Vous faites quoi dans ce cas là, vous allez le chercher sur son lit d'hôpital et le traînez au bureau ? (Deux, ah non, fait prévenir les jours où l'on a mangé du clown) Moi ça ne me plaît pas du tout comme situation !"
Moi : "Bein tu sais gros con, en même temps, tu es Directeur du Service informatique, donc c'est un peu toi qui devrait t'y connaître plus que moi sur tes problèmes de disque dur."

caca

On parle des différents projets restants et on arrive à...
L'extrait 3
DSI : "Vous avez beaucoup de choses à nous livrer, vous aller réussir sans que ça pose de problèmes ? (Quoi, sur le plan intellectuel ? Il se fout de moi ? Il m'insulte en pleine réunion ce type ?)"
MOI : "Bein non, je vous ai dit oui pour vous faire plaisir mais en vérité on va rester les bras croisés pendant deux jours, moi je vais faire le mort au téléphone et samedi je me casse en vacances, alors tes projets, tu sais, je m'en cogne les valseuses jusqu'à en faire des looping."

La conférence téléphonique s'arrête enfin, le temps de respirer, tousser, me calmer, tousser et ... oh, qu'est ce que c'est que ça ?

"Tiens, pour ta toux, faut boire cul sec" me dit ma jolie collègue devenue maman adoptive en me tendant un verre contenant un drôle de liquide.
"Ah, ça ne va pas être possible, j'ai eu quelques sueurs avec les clients, et tu sais je transpire beaucoup des ..."
"Tu le bois d'un trait !" (Rah, si on ne peux même plus finir ses blagues foireuses avec elle)

La mixture avait un drôle de goût et ne semblait pas tant efficace que ça.
"C'est quoi ?"
"Du laxatif. Double dose."

Effectivement le calcul était bon. Aucun passage aux toilettes depuis plus de 7 heures, la révolution culturelle qui se préparait dans mon bide était prévisible par, toute personne me connaissant un minimum. Le liquide fut soudain très efficace. Je n'osait absolument pas tousser.
Des cris de joie se mirent à traverser l'open space lorsque les autres se sont rendus compte que j'était dans l'incapacité de leur déchirer les tympans à nouveau.

Caca

Travailler, péniblement, mais je dois travailler...

Caca, caca

Me concentrer je dois...

Caca, caca, il est l'heure de faire caca !

Un mail de client, je dois me concentrer sur ses remarques débiles et oublier les chants de guerre de mon ventre...

CACA, CACA,
tout le monde bouge bouge bouge,
dans ce corps rouge rouge rouge
bientôt notre ultime libération
sous forme d'un bel étron
CACA, CACA

Impossible de me concentrer, des hallucinations apocalyptiques se formaient sous mes yeux, mes champs de couleurs se réduisaient à une vision mono-chromique marronatre, je savais qu'il était inutile d'insister :

"Je vous laisse, je rentre 5 minutes chez moi et je reviens"
"Je te suis ! ! ! ! ! ! !" répondirent en coeur trois gentes demoiselles de la boite.

Et nous voilà à quatre, partant promptement de la boite et marchant en direction de mon appartement.

"Pourquoi tu marches aussi vite" me demande l'une.
"Et pourquoi tu n'as pas profité de ta condition de mâle pour juste faire pipi dans un coin en douce au fond de la cour ?" me demande une autre.

En regroupant leur questions je pense qu'elles ont deviné.

Galanterie oblige, je les laisse passer devant moi.
"On t'attend ?"
"Heu, non non, allez-y, je ne voudrais surtout pas vous retarder !"

Plusieurs minutes après, me voilà enfin à la boite, en sueur (parce que j'avais couru, ne vous méprenez pas) et enfin libre de mes toussotements à nouveau.

Le reste de l'après-midi fut moins anecdotique, un avancement de mes projets en cours, méthodiquement, en essayant d'oublier le moins de choses possibles (un essai n'implique nullement une condition de réussite).

"Tu n'oublieras pas d'aller chez le médecin, sinon demain je t'interdis de te plaindre !"
"Oui maman..."

Heureusement que je travailles et que j'ai mon propre chez moi pour m'éloigner un peu du cocon familial.

Fin de la journée.

20H

Zut, loupé pour le médecin, elle va gueuler.

Passons à la pharmacie

Fermé pour les vacances !

Bon, dodo et demain on ré-enchaîne sur une autre journée de folie !

Vacances dans 2 jours ! ! !

Objectif : survivre jusque là.

Et à 2 heures du matin, Son Altesse Satanissime publia enfin son post et alla se coucher pour affronter ses nouvelles aventures qui feraient la joie de ses fidèles lectrices et lecteurs amateurs des ses chroniques masochistes ;p

vendredi, août 05, 2005

Aïe

Oh merde, mon horoscope qui tombe juste avec les merdes qui m'arrivent dessus aujourd'hui !

C'est mauvais signe tout ça.

lundi, août 01, 2005

Lost in my mind

Dimanche, peu après midi, dans une discrète clinique de la région parisienne.

Le docteur Faltroux, maître des lieux en l'absence du directeur parti se ressourcer en Martinique, marche d'un pas rapide vers son bureau. Son assistant est déjà devant la porte et l'attend avec patience. Il sait que le docteur a été dérangé en plein acte de reproduction avec sa maîtresse. C'est les risques d'appeler le docteur Faltroux à son domicile en pleine période de vacances quand sa femme et ses filles sont parties en camping en Normandie (officiellement).

- Puis-je savoir ce qui me justifie le dérangement de ma personne en ce dimanche ensoleillé mon cher assistant ?
- Je suis navré de vous avoir dérangé docteur, mais nous avons reçu dans la matinée un nouveau sujet atteint de dépendance maladive à Lost.
- Hum, j'aurais du m'en douter. Quel est le niveau de l'infection ?
- Très grave docteur, le sujet regardait les épisodes en avance et en anglais sur son ordinateur. Nous l'avons de surcroît récupéré trop tard...
- Ne me dites pas que ... ?
- Si. Lorsque nous avons récupéré le sujet, celui-ci avait déjà vu le dernier épisode de la saison 1. Cela va bientôt faire 24 heures qu'il est en attente de la suite."

Il s'agissait du troisième patient de ce type qui était amené à la clinique.
Et le phénomène risquait de prendre des proportions inimaginables avec la fin prochaine de la saison 1 en version française à la télé. Le docteur Faltroux commençait à se demander sérieusement s'il ne devait pas faire un rapport immédiat au directeur de la clinique et aux autorités pour les mettre en garde. Dans d'autres circonstances, le phénomène aurait pu être étouffé, la Clinique Fernandel avait déjà fait face à des crises terribles, mais jamais une qui présentait autant de risques au niveau national.

- Dites-m'en plus sur le patient. Comment a-t-il été découvert ?
- Celui-ci était déjà présent sur nos listes d'observation. Nous avions reçu un appel de sa collègue de bureau qui s'inquiétait de son comportement.
- Qu'avait-il de bizarre ?
- Le sujet a travaillé toute la journée sur son ordinateur au lieu de mater le décolleté de sa collègue. Devant cette situation inhabituelle, selon ses termes, elle s'est enquérit de connaître la raison pour laquelle il se dépêchait de finir son travail. Le sujet aurait eu quelques hésitations avant de lui avouer enfin sa dépendance.
- Qu'est-il advenu ensuite ?
- Nous avons fait notre enquête habituelle et avons placé le système de surveillance habituel. Toutefois, devant nos moyens réduits, nous n'avons pas pu prévoir à temps le moment durant lequel le sujet allait terminer le visionnage.
- Comment avons-nous su que cela était arrivé ?
- Les voisins ont appelé les secours car ils ont entendu des hurlements provenir de l'appartement, entrecoupés de phrases qui semblaient revenir régulièrement.
- Lesquelles ?
- Les deux qui semblaient revenir le plus souvent étaient "Non, bande d'enculés, vous n'avez pas le droit ! ! ! !" et "J'exige une saison 2, tout de suite ! ! ! ! !".

Le docteur Faltroux jeta un coup d'oeil au dossier. Le patient avait ensuite été retrouvé chez lui en larmes, agenouillé et tenant l'écran plat de son ordinateur serré contre lui. Il n'avait pas opposé la moindre résistance lorsque les infirmiers l'avaient emmené mais présentait toutefois quelques déficiences motrices pour atteindre l'ambulance et avait du être porté sur les derniers mètres.

- Où est-il situé maintenant ?
- Nous avons du le placer au QHDD.
- Comment ? Le Quartier de Haute Détention de Dégénérés ? Mais enfin, nous ne l'avons jamais fait pour un patient atteint d'accoutumance accrue !
- C'est vrai docteur, mais que ce je ne vous ai pas dit, c'est que nous avons trouvé dans son appartement un collier à pics, des disques de Marilyn Manson et d'autres preuves de non appartenance à l'une de nos trois religions monothéistes, ce qui est contraire au décret 39 de la Loi pour la Bien-Pensée Religieuse du notre ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy.
- Hum, j'oubliais que le décret d'application est tombé mercredi dernier. Mais nous n'avons plus aucune cellule de disponible, comment vous êtes-vous débrouillé ?
- Nous avons du le placer avec le patient le moins dangereux de la section. Par mesure de sécurité nous lui avons toutefois laissé sa camisole ainsi qu'une muselière anti-agression orale.


Pendant ce temps, dans ce même bâtiment mais à 5 étages de différence, se situait le QHDD, lieu souterrain et mystérieux où avaient été enfermés certaines des pires anomalies que Mère Nature avait pu produire, sûrement par mégarde.
Allongé et attaché sur le deuxième lit d'une petite cellule située en fin d'un long couloir, Moi, Son Altesse Satanissime, en train de fixer le plafond et de me concentrer sur les tâches de rouille pour essayer de faire abstraction des propos incohérents et débiles de mon compagnon d'infortune :
"Soyons réaliste, la France doit abandonner son système de retraites et passer à un système par capitalisation, système infaillible et qui a montré ses preuves. Cela permettrait d'accélérer notre processus de privatisation des entreprises publiques et apporterait des bénéfices sociaux inestimables en baissant ainsi les charges de l'état qui pourrait ainsi procéder à la suppression de l'ISF et des taxes sur les plus values financières, acteurs majeurs de la délocalisation et de la fuite de notre élite !"

Ce n'est pas possible, j'en avais des raisons de finir dans un lieu pareil, mais pas dans la même cellule qu'Alain Madelin, c'est immoral de me faire ça !

"Être français, c'est une chance formidable! Mais ce ne doit pas être automatique, comme la carte orange."

Arg, faites-le taire, ça fait une heure que j'endure ça. Et cette phrase il l'a déjà répétée trois fois ! Je sens qu'il va repartir sur son couplet sur les US.

"Saviez-vous mon jeune ami que les États-Unis restent dans le monde entier un symbole de paix et de liberté. Ils sont actuellement les seuls sur la planète dont l'action pour l'application de la démocratie dans le monde est la préoccupation première, et cela devant leur intérêt nationaux. Croyez-moi, je pense que Saddam HUSSEIN a toujours cherché à se doter d'armes de destruction massive et que le temps en apportera la démonstration. La libération du peuple Irakien est une bonne chose et la guerre qui l'a permise a heureusement été courte et avec peu de dommages."

Peut-être qu'en bougeant le bras comme ça je peux libérer ma main et ensuite lui arracher la langue. Encore un effort, je sens que j'arrive à me libérer. J'y suis presque...

A ce moment là hélas un bruit de clé se fait entendre. Quelques secondes après la porte s'ouvre et deux individus pénètrent à l'intérieur. L'un d'entre eux, sosie parfait d'une armoire normande, semble amusé de la situation.
"Salut les cinglés. Alors, on se taille une bavette ? Navré de vous déranger, mais le boss veut parler au cornu. Pitchoun, va détacher Belzébuth de son lit et porte-le, ça te fera les bras !"
"Ok, comme tu veux Brutus."

Apparaît alors de derrière l'autre bloc de granit une sorte de microbe haut comme trois pommes qui s'approche de moi et commence à me détacher.

Non sérieusement les gars, vous n'aller pas me faire porter par votre stagiaire qui pèse aussi lourd que mon bras droit alors que l'autre tennis-woman pourrait faire ça en trois fois moins de temps ?
Hélas si, le jour de bizutage devait comme par hasard tomber le jour de ma présence en ces lieux.
Commence alors une lente traversée du couloir aux allumés. Pour le respect du peu de santé mentale qui me restait j'aurais du fermer les yeux et penser à autres chose, mais en même temps j'étais comme fasciné par le spectacle de ces barges aux moeurs les plus hallucinantes.

L'un d'eux avait sa cellule tapissée de posters de Loana de Loft Story 1 et n'arrêtait pas de les admirer dans un parfait état d'extase en marmonnant des inepties parmi lesquelles "ah la la, qu'est-ce qu'elle est belle" ou encore "Elle a vraiment un visage superbe".

Un autre se tenait à l'envers et marchait sur ses mains en nous cirant "ah ah, vous êtes tous des fous à marcher à l'envers, mais moi non, je suis le seul qui marche à l'endroit, je suis donc pas fou, ah ah".

Les types semblaient de plus en plus fous à mesure que l'on s'avançait dans le couloir, et j'ai même cru atteindre la limite de l'horreur lorsque j'ai vu un type se jeter contre la paroi vitrée de sa cellule et se mettre à hurler "Il y a un scénario dans Yamakasi, je le sais, je l'ai compris ! Et Samuraï est un bon film, je vous jure !"

Mon sang gela sur place. Comment une telle chose pouvait-elle exister. Je senti le puceau qui me servait de brancard tressaillir. Lui non plus n'était psychologiquement pas préparé à quelque-chose d'aussi tordu. Il se mit à accélérer le pas de telle sorte qu'aucun de nous deux ne puisse entendre ce que les autres détenus avaient à nous dire. La seule chose que j'ai pu observer était une porte métallique cadenassée derrière laquelle des hurlements sortaient. A moitié effacé, un panneau accroché au-dessus portait la mention Utilisateurs de Windows Millenium satisfaits.

Soudain, l'arrêt total. Devant nous se tient un mur, lisse, bref classique. Je sens une vague de perplexité chez mon porteur.

"La porte ? Elle a disparu ! Ce n'est pas possible ?"
"Non en effet. C'est toi qui t'es trompé de sens en partant. Mais je ne t'ai rien dit pour que tu apprennes ton erreur. Maintenant que tu sais, tu ne recommenceras plus jamais. Aller, donne, je vais le porter moi-même ton sac à dos."

Quatre minutes plus tard me voilà dans un espace plus convivial, un bureau éclairé par la lumière du soleil. Le type situé en face de moi, la quarantaine, lunettes ciselées or, cheveux grisonnants, a tout l'air d'un gars qui a rigolé un jour pour voir l'effet que ça fait et qui ayant trouvé cela superflu ne l'a plus jamais recommencé. Il me regarde de manière hautaine, sa suffisance jugeant mon Être infime et sans intérêt, et de surcroît je crois lire dans son attitude une sorte de haine envers moi, comme si de par ma faute on l'avait coupé en plein coït annuel.

- Alors, Votre Altesse, comment vous sentez-vous ?
- Screudebleutefeux., dis-je avec un nombre important de projections baveuses sur le bureau en bois situé juste devant moi.

A l'origine la phrase devait Être "ça va bien, merci", du moins telle qu'elle avait été conçue dans ma tête, mais l'audition du libéral consanguin m'avait quelque peu télétubbisé.
Une grosse claque de Bruttassor vint au secours de mon cerveau fatigué et aida à la reconnexion de certaines synapses.

- Je vais plutôt bien monsieur, je pense même que je vais totalement bien et que vous pouvez me laisser rentrer chez moi.
- Vraiment ? Vous êtes sûr que de ne plus commencer la moindre dépendance dans quoi que ce soit de nocif ?
- Non monsieur, promis, je ne recommencerai plus !
- Alors qu'est ce que c'est que ça ? Dit-il en jetant furieusement un gros pavé à la couverture bleuté sur le bureau.

Merde, le tome 6 d'Harry Potter que m'a prêté Tsuki, comment ont-ils fait pour tomber dessus ? [Ils ont peut-être juste regardé sur ta table de nuit, abruti]. Aïe, il faut que je le récupère au plus vite !

- Accio Harry Potter ! Hurlais-je en pointant un crayon piqué quelques secondes auparavant.

Dans le livre, cette formule aurait immédiatement fait planer le livre dans les airs pour le déposer dans mes pieds. Je doutais fort que cela fonctionne également dans notre monde, mais à ma grande surprise j'avais presque obtenu l'effet escompté puisqu'un des poings de l'autre brute épaisse s'était téléporté dans ma tronche. Le choc physique était toutefois moins violent que celui verbal qu'allait m'assener le docteur dont la couleur de peau était soudainement passée du blanc ocre au rouge phosphorescent :

- Vous êtes pathétique. Vous vous accrochez au moindre bidule insignifiant qui vous passe entre les mains pour vous occuper. Je note dans votre dossier deux addictions à 24H chronos, une accoutumance légère à Six Feet Under, un abus de chocolat, une Christellite aiguë, divers excès de mangas, une overdose de Slipknot, un squattage intensif des toilettes et même quelques traces des 2Be3 !
- Mais, même pas vrai d'abord, et puis ce n'était pas moi qui l'ai fait exprès et en plus il faisait froid ce jour là !

Triple combo de mes trois excuses les plus utilisées, ça devrait à priori le faire !
Apparemment non, puisque le docteur était toujours aussi rouge et furieux. Le camion citerne derrière moi commençait à sauter sur place et s'impatienter de voir son ordre préféré ("Défenestrez-le moi") tarder à venir.
Dans un élan désespéré, je mis en action un plan diabolique : me lever, sauter par dessus le bureau, tendre ma main vers l'entre-jambes du docteur et crier...

"CHAT BITE !"

Un ami m'a un jour raconté qu'il s'était sorti d'une situation difficile avec cette méthode. Manque de pot, comme je dormais à moitié, je n'ai pas retenu quelle était cette situation et essaye donc de l'appliquer en toute circonstance au cas où ce serait la même...

En l'occurrence, ça ne l'était pas.

Brutafoll déploya toute sa force, me prenant par le pantalon et m'envoyant valdinguer contre l'une des bibliothèques. Son poids tout entier lui permit ensuite de me plaquer à même le sol avant de commencer à me bourriner la gueule de ses poings. Mes molaires partaient au fur et à mesure, mais je savais que je devais résister à la douleur et faire face.

"Fais abstraction de la douleur, et la douleur t'ignorera" m'avait dit un jour mon maître de Zen Attitude Khai Hen Hi Ver. Bon, c'est très facile à dire quand tu ne te fais pas dépecer par un gorille atteint de rage subite.

Heureusement pour lui, le fait d'être un adepte de la non violence m'empêchait de lui rétamer sa face !

...

Bon, ok, ça et le fait que le type mesurait 30 cm de plus que moi et qu'il disposait de 40 kilos de muscles de plus que les miens !

Après une demi-heure de lutte acharnée [sic], mon adversaire se calme enfin. Le docteur, vaguement amusé par le spectacle, demande au stagiaire de jeter mon corps dans la rue pour que les quelques charognards présents dans les environs s'occupent de ma dépouille. Apparemment ceux-ci doivent savoir que le coin est bon puisqu'à peine 20 secondes après avoir atterri sur le macadam deux témoins de Jéhovah s'approchent de moi pour me proposer leurs petites brochures sur la défense des lapins nains en Laponie orientale (Dossier principal du numéro, voir page 2 pour plus de détails, sinon lire les annexes de la page 3 à la page 20 sur la beauté de la lecture de la bible).

Après moult efforts j'arrive enfin à me relever, les chasse à coup de pompes dans le derrière, eux et les 3 raëliens venus entre-temps s'acharner mentalement sur moi.

Après quelques heures de marche intensive, je parviens enfin à mon immeuble. Je grimpe péniblement les derniers étages et arrive à mon étage, espérant enfin me reposer.

Une désagréable surprise m'attendait. Visiblement quelqu'un m'avait attendu un moment devant ma porte, à en juger par l'usure intensive du paillasson et par les nombreux mégots de clopes et autres cannettes de boisson gazeuse qui traînaient.

Visiblement lassée, la personne était partie. J'ouvre doucement ma porte et tombe sur un message griffonné à la va-vite qui avait été glissé sous ma porte.

"Alors petit connard, on croit que parce que je pars un mois en vacances je ne lis pas ton blog ? Je ne vois toujours pas la moindre utilisation de la définition que je t'ai rédigé en express sur mon temps de travail. TU m'avais promis mon quart d'heure de gloire, et je trouve qu'il tarde à venir. Je te préviens, si à mon retour tu ne 'las toujours pas mise en ligne, ça va chauffer pour tes fesses, et autre qu'un amusement de ton homosexualité !
Signé JBS"

Et merde, le succès commence à me montrer ses cotés les moins reluisants...