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samedi, décembre 13, 2008

Quand les branches mortes ne sont pas celles que l'on croit... (2/2)

Oui je sais... ce blog commençait à devenir l'ombre de mon existence qui commençait elle-même à ne devenir que l'ombre de moi même.

Mais bonne nouvelle : de nouveaux changements surviennent enfin dans ma vie pour lui donner un coup de boost et par là même l'occasion de nouvelles aventures toutes les unes les plus incroyables que les autres à vous raconter !

Ou pas !

Mais d'abord, pour faire les choses bien, il va falloir que je finisse mon histoire de quand mon ancien chef a voulu se débarrasser de moi.

Mais si, souvenez-vous !

Bon promis, ce sera le dernier post sur ce toccard, les prochains serons sur ma nouvelle vie qui m'attend.

Revenons-en là où j'en étais à l'épisode précédent :
Dans la vaine tentative de se débarrasser de moi, mon chef de l'époque prétend avoir une opportunité géniale pour mon évolution au sein de la boite, m'envoyer dans une ville fantôme pour faire du travail de larbin.

Nous revoilà dans cette petite salle de réunion sans âme et à la décoration douteuse (Quelques affiches datant de l'époque glorieuse de notre boite et un tableau de supermarché généreuse donné par notre DRH heureux d'en débarrasser sa cave) assis autour de la table patatoïdoforme.

Mon chef affiche une mine radieuse,sourire extra large tendance hypocrite, persuadé d'avoir trouvé l'idée du siècle.
Moi je suis plutôt atterré, tendance blocage facial dû à des perspectives d'avenir professionnel peu reluisantes.

Je me lève...et je le bouscule... il ne s'énerve pas...comme c'est étrange.

Je sors de la salle et m'avance vers les escaliers, mes nerfs me lâchent et me voilà dégringolant les marches jusqu'à me stabiliser lamentablement devant les charmantes chefs de projet.

incapable de bouger... Je suis condamné à rester immobile pour l'éternité si aucune d'entre elle ne viens à ma rescousse me témoigner un peu d'affection et m'insuffler du courage via une forme d'amour quelconque, comme un mot doux, ou sourire ou même une main douce dans les cheveux avec un mot réconfortant comme "T'en fait pas, tu vas t'en tirer, tu vas voir !"

Ca y est, j'en entends une se lever et s'approcher à grands pas de moi. Laquelle est-ce ?
Je l'ignore, je garde les yeux fermés. Je veux découvrir son identité au doux son de sa voix.

Quels sont les paroles dorées que je m'apprête à entendre et à graver pour l'éternité dans ma mémoire ? Mes oreilles sont reliées directement à mon cerveau avec une copie de sauvegarde dans mon coeur de prévue si les mots dépassent mes espérances.

Silence magistral, ça va commencer...

"Fais chier, il nous fait encore son coup du mort ! Les filles, vous m'aidez à le déplacer, il gêne l'accès à l'escalier, pas envie de l'enjamber, je suis en jupe."

Solidarité féminine des plus immédiates, me voilà trainé sur un mètre et quelques.

Bon, je vais devoir encore tout faire par moi-même.
Auto injection d'adrénaline, lancement des rotatives neurologiques, retour à ma place et mise en place d'un plan d'attaque !
(après avoir checké mes mails, fait un tour sur facebook et balancé une vanne à une ex collègue via galk)

Premier problème, l'idée de mon chef est effectivement bien pensée.

Donc ?

Donc ce n'est forcement pas lui qui l'a eu. Je dois trouver le vrai coupable !


Heureusement, voilà l'un des dirigeants qui passe près de moi.
Quelques minutes de discussion off et mes soupçons se confirment, l'initiative provient bien du supérieur de mon chef qui a besoin de quelqu'un pour tenter de gagner une mission et a soufflé mon nom en ordonnant à son sous-fifre de s'occuper de cette basse besogne.

Vu que la décision avait été acceptée par le conseil des chefs (ou "réunion commerciale" selon les jargons), cela signifiait que je ne pouvait y échapper.

Je demande donc au plus vite une réunion avec mon chef et mon DRH.
Si je dois réellement me retrouver envoyé à perpet les oies, autant en profiter pour demander une augmentation qui ferait office de dédommagement.

Après moult reports survient enfin la réunion.

Ancienneté obligé, mon DRH prend la parole en premier :
"Bon, Votre Altesse, on est là pour faire le point sur toi et sur la possibilité offerte par cette mission. Déjà, nous devons te dire qu'après un bilan interne, nous nous sommes aperçus qu'aujourd'hui tu nous coutes trop cher par rapport à ce que tu produits."

Allez savoir pourquoi, mais à ce moment là, je me suis dis que c'était mal barré pour ma demande d'augmentation. Déjà que mon chef m'avais subtilement enfilé de moitié sur ma demande de l'année précédente, sans doute raison première de mon acharnement sur ce tocard, mais du coup là je sentais que mon seuil psychologique en terme de paye n'était pas près d'être dépassé.
D'ailleurs, plus rigolo encore, un mois auparavant, en faisant un bilan financier de l'activité économique, je me suis aperçu que mon activité était sous-vendue auprès des clients de l'agence et que les frais liés à l'envoi des emails étaient parfois ignorés et donc non refacturés. C'est sur, difficile de considérer mon job comme bénéficiaire dans ces conditions.

Mais ce n'était rien, d'autres phrases magnifiques allaient arriver, dont celle-là :

"Tu sais, il y a des gens dont la compétence n'est pas à la hauteur, ce qui nous oblige à nous en séparer. Mais parfois, parce qu'ils nous sont sympathiques, nous les gardons et leur offrons une deuxième chance à un autre poste."

C'est toujours glorifiant comme discours. Ok, le côté "T'as une bonne bouille" est toujours agréable, mais en point RH ça passe moins bien. Pour l'histoire, ma compétence qui me faisait le plus défaut quand j'étais en gestion de projet est que je n'étais pas, selon leurs termes, assez "Pitbull" (véridique !). Oui, c'est une certaine conception du métier.

Là enchaine mon chef :

"Tu ne dois pas voir cette mission comme une punition mais... comme une opportunité ! Oui, parce que si là je te donnes autre chose, dans la tête des gens tu resteras toujours la personne en charge des emails, donc ils viendront te voir malgré tout, ce qui t'empêchera d'être en charge de nouvelle tâche au sein de la boite !"
Bon, sur ce point, ça ne pourrait pas être si con que ça comme argument... s'il ne m'avait pas refilé de nouveaux trucs à gérer ensuite en surplus de l'emailing.

Enfin, le coup de grâce de mon DRH :
"Tu sais, dans le pire des cas, si on ne sais plus quoi faire de toi, on pourra toujours se séparer de toi. Tu n'as pas prévu de te marier dans les prochains mois ?"

Là un petit silence s'installa, les deux me regardant avec le petit sourire sadique de la victoire après humiliation de l'adversaire.

"Bon, si je résumé bien, de toute manière c'est joué, faut que je l'accepte votre mission"

Acquiescement d'un mouvement de tête de la part des deux compères.

Je tente alors une dernière question :
"Au fait, vu que la durée de la mission est de 8 mois, qu'est ce qui se passe si je commence et qu'au bout de 2 mois une autre boite me propose un job ?"

Réaction de surprise de la part de mon chef. Mon DRH lui se met à rire et déclare "Hé hé, c'est de bonne guerre. Bah, faudra te trouver un remplaçant pendant ton préavis".

Ce n'est à priori pas l'avis de l'autre qui totalement indigné me sort :
"Ah bein non, tu n'as pas le droit ! Et puis si tu acceptes, c'est un accord moral que signes t'engageant vis à vis de la société à remplir de manière professionnelle ce contrat"

Enfin, ça c'est ce qu'il voulait dire à la base je pense, parce qu'en fait il a plutôt eu une voix de mioche plaintif et le discours ressemblait plutôt à ça :
"Oh bein non, t'as pas le droti de faire les méthodes de méchant comme que nous on fait ! Pis si tu dis que tu fais, t'as pas le droit d'arrêter, c'est pas bien"

Là dessus, se rendant compte qu'il est ridicule, se ressaisit un peu et lâche...
LA TERRIBLE MENACE QUI FAIT PEUUUUUUUUUUR !!!!!


Les plus chanceux d'entres vous aurons déjà eu droit à ce genre de menace, c'est toujours la même d'ailleurs.
Le type vous regarde droit dans les yeux, lève l'index vers vous et vous dit posément :
"Attention ! Le monde est petit, ne l'oublie surtout pas !"

Elle est belle, pas vrai ?
Au début on se dit "Non, ça fait trop cliché" et puis mine de rien, quand vous l'entendez, c'est d'un beau, vous ne pouvez pas vous empêcher d'avoir une pensée émue.

D'ailleurs, je ne sais pas si vous avez remarqué, Mais, les types qui vous sortent cette phrase ont toujours tendance à le penser pour de vrai, mais uniquement à sens unique.
J'admet, si j'avais eu en face de moi Nicolas Sarkozy, Maurice Levy (PDG de Publicis), Vincent Bolloré (Groupe Havas) ou Jean-Luc Lagardère, bref des types hauts placés pour un moment et avec un réel pouvoir de nuisance si quelqu'un joue au con avec eux, là j'aurais peut-être conssenti mon corps à défequer avec une consistance proche du liquide dans mon froc.

Mais en l'occurrence c'est juste un type qui joue à son petit chef et qui se croit puissant parce que son nom figure sur l'organigramme.

Et le plus terrible pour lui, c'est que ce qu'il dit est totalement vrai : le monde est petit, très petit.
Et le pouvoir de nuisance ou de décrédibilisation n'est malheureusement pas réservé qu'à certains.

Ca n'a fait hélas que renforcer sa hâte de me voir dégager.
Mon CV a été expédié dans les plus brefs délais et je devais passer mon savoir à mon collègue (dont ce n'est absolument pas la mission au sein de l'agence) en deux jours qui étaient "largement suffisants" puisqu'après tout mon métier ce n'était "qu'appuyer sur un bouton envoyer".(deux ans de dur labeur réduit à ça...)

Arrive enfin le jour de l'entretien, occasion pour moi de mettre un costume, ce qui m'arrive 3 fois par an.

On m'envoie accompagné du directeur associé beau gosse de l'agence, histoire de maximiser les chances. Une tradition dans la boite, dès qu'il a un sale boulot à faire, c'est généralement lui qui s'en charge.

Après avoir loupé l'entrée deux fois, nous prenons enfin la bonne ruelle qui s'engouffre dans une butte emboisée.
Quelques mètres plus loin, nous voilà dans un lieu surréaliste, une sorte d'île aux enfants perdu en pleine banlieue parisienne, mais en hauteur et avec de la verdure de partout. L'architecture des bâtiments imite vachement bien les constructions datant de plusieurs siècles.

Présentation à l'accueil auprès d'une hôtesse dont la largeur en cm n'avait d'équivalence que le diamètre en centimètres de son décolleté qui n'avait lui même d'équivalence que... son âge, en années.
Enfin bon, qui sait, elle avait peut-être été livrée en même temps que la construction.

Arrive enfin l'entretien avec le chef du département, s'enflammant pour son activité, me montrant la revue à tirage confidentiel dans laquelle il intervient régulièrement.

La réunion se passe bien, il nos salue chaleureusement en nous promettant des nouvelles très rapidement.

Et j'ai attendu...

Un jour...

Puis deux...

Puis une première semaine...

Chaque matin, mon chef essayer de dynamiser la situation, de mettre du suspense genre "Hey, champion, on va peut-être avoir une réponse aujurd'hui, faut que tu sois prêt, tu pars peut-être dès demain !"

Mais la réponse n'est arrivée que quelques semaines plus tard, pour nous apprendre qu'ils avaient pris quelqu'un d'autre.

Je suis resté, mon supérieur s'est fait virer.

Mais c'était trop tard, mon dégoût de la vie initié peu de temps auparavent allait s'accentuer dans la déchance la plus totale jusqu'à ce que quelque chose se produise dans ma vie 15 mois plus tard, ce qui va être l'objet de mon prochain post.

Bonne nuit les petits